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← articles plus anciens 11 juillet 2018 les maladies cardiaques et tchernobyl tweet la contamination radioactive de vastes territoires autour de la centrale nucléaire de tchernobyl provoque t-elle aujourd’hui une augmentation des maladies cardiaques, en particulier des arythmies cardiaques chez les enfants ? oui, ont affirmé très fortement des scientifiques, en particulier youri bandajevsky . et de nombreux moyens d’informations. comme france inter , epoch times , ou la rtbf qui titrait « près de tchernobyl, l’inquiétante fréquence des arythmies cardiaques » . cette crainte était fondé sur l’expérience de maladies autres que des cancers chez les victimes survivantes des bombardements nucléaires américains au japon en 1945, mais aussi sur les « liquidateurs », les personnes qui sont intervenues à tchernobyl après l’accident de 1986. aussi, était-il logique que l’on se demande si la contamination en césium-137 qui touche de nombreuses populations, à des niveaux nettement plus faibles, dans les zones touchées par les retombées radioactives, pouvait avoir provoqué le même phénomène. et les personnes et la presse qui l’affirmaient semblaient enfoncer une porte ouverte. mais cette crainte était-elle fondée ? eh bien non, répond une étude franco-russe, publiée dans le bmj, british medical journal . une étude au long cours, menée de 2009 à 2013 dans la région de bryansk, en russie. elle a consisté à comparer la prévalence des arythmies cardiaques chez près de 18 000 enfants, de 2 à 18 ans, séparés en deux groupes. un groupe « témoin », de 8 881 enfants, vivant sur des territoires considérés comme non contaminés et où la teneur en césium-137 des sols est inférieure à 37.000 becquerels par mètre carré. et un groupe exposé, de 8 816 enfants, vivant sur des territoires où cette teneur est supérieure à 555.000 becquerels par mètre carré. chaque enfant a subi trois examens (ecg, échocardiographie et mesure de la contamination en césium-137 corps entier). et certains ont en outre été examinés plus avant (paramètres cardiaques sur 24h et analyses de sang). infographie montrant la zone de l’étude, tirée de la présentation qu’en fait aktis, le journal de la recherche à l’irsn . les résultats ? sur les 18 152 enfants examinés, 2 526 présentaient des arythmies cardiaques. mais la prévalence dans les deux groupes contredit la thèse d’une influence de la contamination au césium-137. elle est en effet de 13,3% dans le groupe exposé… et de 15,2% dans le groupe témoin, non exposé. et si l’on mesure la contamination réelle de chaque enfant, la prévalence chez ceux montrant une contamination est de 14,5% contre 14,2% pour ceux qui ne montrent pas de contamination, une différence non significative. la solidité de l’étude semble autoriser une conclusion forte. les contaminations actuelles ne provoquent pas de telles arythmies cardiaques. et les affirmations inverses antérieures provenaient d’observations mal conduites. ainsi, la conséquence directe majeure sur les enfants (jusqu’à 18 ans) de la contamination radioactive lors de l’accident demeure les près de 7 000 cas de cancers de la thyroïde observés à la fin des années 1980 et au début des années 1990 – traités par ablation de la thyroïde et un traitement compensatoire à vie – parmi les populations proches de la centrale et les plus contaminées en 1986. sylvestre huet ► l’article du bmj est ici . ► des explications sur les cancers de la thyroïde dus à l’accident de tchernobyl . ► l ‘augmentation des diagnostics de cancers de la thyroïde dans le monde s’explique surtout par un sur-diagnostic (étude parue dans le new england journal of medecine ). tweet publié dans science | 5 commentaires 2 juillet 2018 sans pdg l’ifremer veut abandonner le nautile tweet au secours, on veut me mettre à la casse ! moi, le nautile , le sous-marin jaune de l’ifremer. pourtant, je suis une vedette. et pas seulement au cinéma, comme dans le prochain film de wim wenders on m’y voit dans l’océan et on aperçoit mon navire porteur, l’ atalante , un des fleurons de la flotte océanographique française : non, je suis surtout une vedette sérieuse moi. avec près de 2000 plongées depuis 1984, lors de ma mise en service. jamais un incident, aucun des pilotes et des scientifiques que j’ai baladé jusqu’à moins 6 000 mètres dans toutes les mers du globe n’ont été mis en danger. et pour quel bilan ébouriffant ! de la science en veux-tu en voilà avec la découvertes des vies étranges qui peuplent les abysses, dont la source de vie est la chimiosynthèse et non la photosynthèse, et qui ont révolutionné notre vision du fond des mers. ecosystème abyssal et fluides géothermaux. j’ai apporté mon écot de savoirs à la géologie, la géochimie, la biologie (y compris celle des micro-organismes), l’écologie, et l’océanographie en général. en alliant les yeux de mes pilotes et mes bras robotisés, mon agilité – car je n’ai pas de câble ni de laisse comme un engin piloté du bateau – et mon inertie due à mes 20 tonnes, j’ai aussi participé à l’installation d’instruments scientifiques, comme le réseau antarès destiné à capter les neutrinos venus des étoiles, au large de toulon ( un reportage de sh ). le titanic et le prestige mais j’ai aussi servi à bien d’autres choses que de la science, comme prévu lors de ma conception par les ingénieurs de l’ifremer. des missions spectaculaires, comme sur le titanic , des explorations d’épaves, le travail sur le pétrolier prestige , après son naufrage, pour éviter une marée noire plus importante. des coups de main à la marine nationale pour récupérer des torpilles perdues de sous-marins d’attaque. des explorations de ressources minérales des plateaux océaniques. des opérations… pour le cinéma. le sous-marin jialong chinois. d’ailleurs, longtemps, l’ifremer était si fière de moi que j’ai vraiment servi d’étendard pour sa communication ( voir ici pour la compagne bicose-2 ). logique. car peu de pays peuvent afficher leur capacité à disposer de tels sous-marins civils, capables d’aller explorer la presque totalité des fonds océaniques. il y a les etats-unis – dont l’ alvin a découvert la preuve de la tectonique des plaques, les mouvements des continents et du fond des océans. la russie, qui en a deux. comme la chine. et le japon. et c’est tout. alors, me mettre à la casse, c’est placer l’europe dans une position bien minable car ces pays n’envisagent pas de s’en priver, comme les etats-unis qui viennent de dépenser beaucoup plus que ce qui me sera nécessaire pour l’alvin . alors, certes, il faut me revamper un peu… si l’on veut me donner encore 20 ans de vie. refaire ma « flottabilité ». me donner des bras robots plus puissants que ceux conçus à la fin des années 1970. améliorer le panier avec lequel je remonte force rocs et échantillons de cette vie si mystérieuse qui peuple les abysses, près des sources hydrothermales dont j’ai découvert pas mal de sites incroyables. mais c’est cher ça ? trois millions. pas plus. et pas plus d’un an d’arrêt des missions. j’ai la rogne alors, je dois le dire franchement, j’ai la rogne. parce que j’entends des choses pas vraies du tout sur moi. y compris dans les couloirs de l’ifremer. on dit que je ne peux plus descendre sous les 4000 m. c’est faux. les spécialistes ont bien vérifié en avril dernier que ma mousse de flottabilité me permet de descendre en toute sécurité à 6000 m. d’ailleurs, c’est ce que je vais faire dès 2019, lors de la campagne smarties. on dit que mon copain victor , le robot, peut faire la même chose que moi. c’est faux. vous n’avez qu’à demander aux biologistes et géologues. de leurs yeux, ils voient des choses, et des couleurs, différentes de ce que peuvent montrer des caméras. leur vision en 3d surclasse celle transmise par les caméras sur écran. ils perçoivent mieux les reliefs sous-marins. en phase d’exploration, à la recherche de nouveaux sites, ils ont une vision plus large et synthétique. comme dit une scientifique, c’est comme « être dans une forêt… ou regarder un film de forêt ».